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Errance nocturne

La nuit tombée, la ville se métamorphose.

Rues et ruelles se vident,

   le silence s’installe pour laisser entendre

   les échos de pas sur les pavés.

Sous la lumière crue des lampadaires

   le monde des ombres se réveille.

Les bâtisses se penchent les unes vers les autres,

   rapprochent leurs fenêtres sombres,

   chuchotent les secrets de vies écoulées

   dans leurs appartements maintenant désertés.

Sous les ponts, l’eau est noire, froide

   elle ne chante plus comme elle le fait le jour,

   elle murmure de vagues promesses auxquelles

   il ne faut pas croire.

C’est l’heure où la dame en blanc sort de chez elle.

C’est son heure, l’heure de toutes les promesses,

   l’heure du rendez-vous.

Comme un fantôme elle glisse le long des murs,

   passe devant les vitrines des échoppes fermées,

   devant les usines longtemps silencieuses.

Son ombre se confond avec celle des tilleuls,

   des porches de maisons vieilles de ô combien de siècles.

 

Et enfin, le havre où l'attend son bien-aimé.

(photographies présentées à l'exposition-événement 'Errances Croisées', à Lodève, du 16 juillet au 7 août 2016.)

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